La voix est enjouée et l’enthousiasme communicatif. « J’exerce dans les quartiers nord de Bordeaux depuis 4 ans et demi comme associée dans un cabinet de groupe. Nous sommes quatre médecins généralistes, deux infirmières et un ostéopathe. J’ai fait mon externat à Paris et la deuxième partie de mes études ici, dans cette région du Sud-Ouest, qui à l’époque s’appelait encore l’Aquitaine », explique d’emblée le Dr Caroline Di Lorenzo-Kas, qui, à trente-sept ans, reconnaît volontiers qu’elle est une généraliste libérale heureuse. La raison ? Son statut de médecin libéral qui lui offre souplesse et liberté dans l’’exercice de son métier. « On n’a de comptes à rendre qu’à soi-même et à ses patients. Et je vais travailler chaque matin en souriant à l’idée de voir mes collègues et de suivre mes patients. Je ne regrette absolument pas d’avoir fait le choix de cette installation »
Atmosphère, atmosphère
Pour autant le Dr Di Lorenzo-Kas reconnaît que trouver le cabinet idéal lui a pris du temps. En effet, il lui aura fallu cinq ans de remplacements à rayonner sur le territoire autour de Bordeaux : Saint-André-de-Cubzac, Langon, Biscarosse… Elle pousse aussi du côté de la Charente Maritime, sans jamais vraiment trouver l’atmosphère qui lui donnerait envie de s’installer.
Quand la rencontre fait « tilt »
Et puis un jour… « En région Nouvelle-Aquitaine, nous avons une mailing-liste avec des annonces qui passent régulièrement, et j’en repère une qui fait « tilt ». Je me suis dit soyons fou, j’ai tout de suite appelé pour voir quelles étaient les modalités. J’ai rencontré d’abord le médecin qui partait, puis les associés. J’ai ensuite fait des remplacements pour finalement les rejoindre trois mois, plus tard, le 2 mai 2017. Je me souviens encore de la date précise de mon installation », s’amuse Caroline. Il n’empêche, le Dr Di Lorenzo-Kas regrette que le côté pratico-pratique de la primo-installation libérale ne soit pas abordé durant le cursus des études médicales. « Ce qui est vraiment regrettable, parce que c’est l’un des aspects de l’exercice, ou plutôt de la pratique, qui est essentiel. Encore plus quand on débute », déplore la jeune généraliste qui verrait ce dernier intervenir « pendant l’internat. Je pense qu’avant, on n’arrive pas à se projeter ».
Conseils pratiques
En résumé, quels sont les conseils du Dr Di Lorenzo-Kas à destination de ses jeunes confrères qui songent à une installation en libéral ? « Ça a l’air tout bête dit comme ça, mais il faut déjà vraiment être certain qu’on a envie de s’installer. Ensuite il faut trouver le bon endroit. Puis regarder le cahier des comptes de la SCI/SCM (Société Civile Immobilière / Société Civile de Moyens) du cabinet que l’on va rejoindre. Bref, le type de société sous laquelle vous allez exercer. Et enfin s’acquitter des démarches : signer les contrats, aller au Cdom, aller à la Cpam pour obtenir son n° d'assurance maladie professionnel et des ordonnances à son nom, se faire graver une plaque et s’acheter du matériel informatique. Finalement ce n’est pas si compliqué que cela », souligne Caroline. Qui tient cependant à insister « particulièrement sur le fait qu’il est fondamental d’éplucher les contrats avant de les signer. Sans virer parano, il est primordial d’être vigilant ». Et en cas de doute, « il ne faut pas hésiter à se tourner vers les aides juridiques qui sont incluses dans nos contrats en RCP, vers le Conseil départemental de l’Ordre ou vers les syndicats qui peuvent aider dans l’organisation des démarches administratives », conclut le Dr Di Lorenzo-Kas.