Du 15 au 18 juin dernier, le plus gros salon des startups et de la Tech en Europe s’est tenu à Paris Porte de Versailles. 91.000 visiteurs s’y sont pressés, et VivaTech indique avoir touché 400 millions de personnes via les réseaux sociaux. De nombreux thèmes ont été abordés, comme la GreenTech, le Métaverse, mais aussi la santé.
Cette édition a été particulièrement féconde, puisque 219 exposants ont présenté leurs projets dans le domaine de la santé. Tous n’aboutiront pas, mais certains vont changer la vie des patients et des médecins.
Un chatbot pour la santé mentale
Faut-il le mettre en relation avec l’épidémie de la Covid si de nombreuses initiatives cette année ont porté sur la santé mentale ? Basée à Nancy et créée en 2017, Aliae a imaginé un chatbot, qui participe au suivi et à l’évaluation continue de l’état de santé et de la qualité de vie du patient.
Ce chatbot permet d’observer l‘environnement de la personne, son sommeil, sa vie sociale ou encore sa santé mentale. La collecte de ces données vise à apporter des solutions non médicamenteuses et à guider le patient pour qu’il adopte un meilleur comportement face à la maladie.
Ces résultats sont permis par le recours à la médecine comportementale et à de l’IA conversationnelle et d’analyse du langage naturel.
- Les éléments collectés sont transmis aux soignants et sont structurés par rapport à des questionnaires préétablis.
- Un score est calculé à partir de critères prédéfinis par les médecins.
- Le cas échéant, des alertes peuvent être émises.
De la tech pour les malvoyants
Créée début 2021, Biped, qui est basée à Lausanne, va commercialiser un harnais équipé de caméras 3D, pour aider les mal-voyants à se déplacer. Ce dispositif s’inspire directement de la voiture autonome.
Le système scanne l’environnement de l’utilisateur plusieurs secondes à l’avance. La distance des obstacles est mesurée grâce à une IA.
Le porteur du dispositif en est averti par des sons, qui lui sont transmis via des écouteurs à conduction osseuse. Ainsi, l’utilisateur peut adapter sa position en sachant où et à quelle distance se trouve une voiture, un passant ou un objet.
Deux formules sont imaginées, soit une vente aux alentours de 2.900€, soit un abonnement de 100€/mois. Ses fondateurs ont entamé des démarches pour que Biped soit reconnu comme dispositif médical.
Il n’est pas pour autant possible dans la version actuelle d’abandonner sa cane ou son chien guide.
Deux innovations pour le travail à distance
Quantiq a mis au point une technologie en télémédecine, qui doit faire gagner du temps aux praticiens.
Via un simple smartphone, Quantiq permet en effet de connaître le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire et la saturation en oxygène (SpO2). Cette performance est réalisée grâce à un dispositif, qui mesure le taux d’absorption de la lumière ambiante par le sang circulant dans le visage.
Cette solution peu coûteuse, qui a été testée dans plusieurs CHU, est en phase de certification.
Si ce système sans contact était généralisé, deux minutes gagnées par consultation permettrait jusqu'à 3 millions d’heures de soins supplémentaires chaque année en France. Et, il peut constituer une alternative à la location d’équipement à domicile.
Ses promoteurs envisagent aussi des débouchés pour les infirmiers à domicile, les Ehpad, les urgences, ainsi que dans les pays pauvres, où les smartphones sont très répandus.
Pour conclure, signalons aussi la plateforme ROFIM, qui était sur le stand d’Orange Venture.
ROFIM permet aux professionnels de santé d’échanger entre eux de façon simple et sécurisée dans des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). La solution facilite le travail collaboratif des médecins, kinésithérapeutes, dentistes, infirmiers et pharmaciens.
La plateforme indique avoir déjà accompagné plus de 500 établissements, avec plus de 10.000 professionnels connectés.