La prévention et l’accès aux soins figurent en tête de liste des priorités de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2023. Retour sur les mesures phares qui intéressent plus particulièrement les professionnels de santé libéraux.
Davantage de prévention
Dans la lignée de la réorganisation des consultations de suivi médical des enfants, depuis 2019, la loi étend la démarche aux adultes en proposant des « rendez-vous de prévention » à trois périodes clés de la vie (20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans).
Ces nouvelles consultations, qui concernent les médecins libéraux, visent à lutter contre l’apparition de pathologies ou de facteurs de risques. Dépistage des cancers, activité physique, alimentation, vaccination, santé sexuelle, santé mentale… les thèmes à aborder sont adaptés selon les tranches d’âges. Ainsi, par exemple, la prévention de maladies chroniques (diabète, cancer, maladies cardiovasculaires) concerne spécifiquement les adultes de 40-45 ans.
Pour améliorer la santé sexuelle, la LFSS de 2022 avait permis de dépister le VIH, sans prescription médicale, avec une prise en chargé à 100 % pour les moins de 26 ans. Les assurés peuvent se rendre directement en laboratoire de biologie médicale pour ce dépistage. Un an plus tard, la LFSS pour 2023 élargit le dépistage sans ordonnance à d’autres infections sexuellement transmissibles. Un arrêté fixera prochainement la liste des infections concernées.
Toujours dans le chapitre de la santé sexuelle, la contraception hormonale d’urgence est élargie aux femmes majeures. Jusqu’à présent, la délivrance en pharmacie, gratuite et sans prescription médicale, n’était garantie qu’aux jeunes femmes mineures.
L’amélioration de la couverture vaccinale de la population constitue un enjeu majeur pour le gouvernement. La loi a ainsi créé une nouvelle compétence de prescription vaccinale pour les pharmaciens et les infirmiers. De plus, elle a élargi la liste des vaccins qu’ils peuvent administrer. Quant aux sages-femmes, elles peuvent désormais vacciner davantage de populations. Leur compétence vaccinale n’est plus limitée aux femmes, aux enfants et a? l’entourage des femmes enceintes.
Un accès aux soins plus facile pour tous
Plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre la pénurie de médecins libéraux dans certains territoires. Tout d’abord la LFSS pour 2023 a créé une 4e année d’internat de médecine générale. Cette année supplémentaire sera consacrée à des stages en cabinet médical et permettra aux futurs médecins de bénéficier d’un accompagnement pédagogique dans leur projet d’installation.
Pour faciliter l’installation des médecins libéraux, les dispositifs d’aide vont être rationalisés afin d’être plus simples et plus lisibles. En parallèle, l’État invite les territoires à déployer un guichet unique dans chaque département. L’objectif de ce guichet sera de répondre à toutes les questions que se posent les médecins lorsqu’ils projettent de s’installer.
On retiendra aussi que :
- les IPA (infirmiers en pratique avancée) auront un accès direct à des patients, dans certains territoires, pour prodiguer des soins primaires sans prescription médicale, sur des pathologies bénignes. Cette expérimentation, qui durera 3 ans, s’appliquera uniquement dans des structures d’exercice collectif. Les modalités de l’expérimentation vont être précises par décret ;
- la loi a assoupli les règles de cumul emploi-retraite pour les médecins qui exercent dans un désert médical ;
- les médecins retraités qui reprennent leur activité bénéficieront d’une exonération des cotisations vieillesse en 2023 ;
À noter que les mesures de la LFSS pour 2023 seront complétées dans le cadre du CNR (Conseil national de la refondation en santé) et de la prochaine convention médicale entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie.