Les ministères de la Santé et de l'Industrie ont défini une nouvelle stratégie 2024-2027 pour lutter contre les pénuries de médicaments. Elle vient compléter la précédente feuille de route (2019-2022) qui avait permis de mettre en place des mesures pour prévenir la pénurie des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM). Parmi ces premières mesures figurent par exemple l'obligation pour les industriels de constituer des stockes de sécurité de leurs produits pour le marché national, ainsi que la possibilité pour les pharmaciens de réaliser des préparations magistrales.
Un suivi renforcé de 450 médicaments "essentiels"
Une des nouvelles mesures de la nouvelle stratégie a consisté à définir, à partir de travaux de sociétés savantes, une liste de près de 450 médicaments dits "essentiels" pour la santé des Français. Plus d'un sur deux a fait l'objet d'un signalement de rupture ou de risque de rupture auprès de l'ANSM, au cours des deux dernières années. Cette liste sera actualisée chaque année.
Les autorités sanitaires vont suivre ces médicaments « essentiels » de manière renforcée pour détecter les signaux concernant les difficultés d’approvisionnement, et pour engager un plan d’actions gradué en cas de ruptures. Ce plan d’actions prévoit par exemple l’obligation de dispensation à l’unité d’antibiotiques, ou encore le recours à l’établissement pharmaceutique de l’AP-HP pour produire des préparations hospitalières spéciales et des préparations officinales spéciales permettant d’assurer la continuité des soins pour les patients.
Des alternatives à l’officine en cas de pénurie d’un médicament
En cas de pénurie d’un médicament dit « essentiel », l’ANSM et la Haute Autorité de santé (HAS) établiront des recommandations pour prescrire et dispenser des alternatives médicamenteuses. Les pharmaciens d’officine disposeront alors d’un tableau d’équivalence qui leur permettra de remplacer un médicament en rupture d’approvisionnement par une alternative médicamenteuse et cela, sans solliciter au préalable le consentement du médecin à l’origine de la prescription. Rappelons que dans des conditions d’approvisionnement normales, le remplacement d’un médicament par le pharmacien ne peut pas se faire sans le consentement du prescripteur.
Les principales mesures de cette nouvelle stratégie ont été inscrites dans la loi de financement de la Sécurité sociale de 2024.
Télécharger la feuille de route 2024-2027 « Garantir la disponibilité des médicaments et assurer à plus long terme une souveraineté industrielle »