L'Espace Numérique de Santé (ENS)
L’idée est de créer un espace à chaque usager dès sa naissance. Cela permettra notamment de faciliter le traitement par les différents acteurs du parcours de soin tout le long du suivi des patients.
Cette innovation est une des tendances fortes de la transformation du monde de la santé, comme l’essor de la médecine de précision et l’implication des patients, qui veulent de plus en plus être acteur de leur santé. Le numérique rend plus aisée l’individualisation du parcours de soin.
Des Français convaincus
Une enquête montre une réelle appétence des Français pour ce genre d’outils.
Selon OpinionWay, qui les a sondés en novembre dernier pour les "Assises citoyennes du numérique en santé", 8 Français sur 10 se déclarent prêts à autoriser l’accès à leurs données de santé aux professionnels de santé qui les suivent dans le cadre de l’ENS.
Pour répondre à cette question, les sondés ont été confrontés à la reproduction de l’écran de présentation de l'Espace Numérique de Santé (schéma ci-dessous avec explication) :

Les Français se disent séduits par ses fonctionnalités.
Voici quelles sont leurs intentions d’utilisation :
- Messagerie sécurisée pour échanger avec les professionnels de santé et principalement les médecins (85%),
- Dossier médical partagé (DMP) et l’agenda de santé (78%),
- Applications tierces (75%).
Il semblerait que l’épidémie de coronavirus ait accentué cette conversion. Ainsi, 53% des utilisateurs de la téléconsultation y ont eu recours pour la première fois pendant la crise sanitaire.
Une campagne publique de sensibilisation
Il s’agit néanmoins d’un sujet qui mérite un éclairage particulier. Le ministère des Solidarités et de la santé a d’ailleurs lancé cet automne une campagne nationale afin de promouvoir les bénéfices du numérique en santé et d’en clarifier les critères éthiques autour de ce slogan : « Pour ma santé, je dis oui au numérique ».
Ethique du numérique en santé
Cas d'usage de Maya
La sécurité au menu
Pour susciter l’adhésion de toutes les parties prenantes, la sécurité des données sera la clé de voûte de l’Espace Numérique de Santé. Certains usagers pourraient sinon hésiter légitimement à l’utiliser, en étant réticents à la perspective de stocker leurs données personnelles sur cette plateforme.
A ce titre, l’ENS doit se conformer au règlement général de la protection des données (RGPD). Concrètement, cela signifie que le patient dispose d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition concernant ses informations personnelles et le traitement qui en est fait.
Au décès de l’usager, il est aussi prévu la clôture de son espace numérique. Ses données sont ensuite archivées pendant 10 ans avant d’être effacées.
Si certains Français évoquent un risque de déshumanisation de la santé, ils souhaitent globalement que soit aussi proposée une solution alternative pour les personnes peu ou pas digitalisées, notamment les plus âgés.
Derniers réglages en 2021
La CNAM a attribué fin 2020 le marché de réalisation de l'Espace numérique de santé. Les heureux élus sont l'entreprise de services numériques (ESN) Atos et le cabinet de conseil en informatique Octo Technology.
Selon les responsables ministériels du numérique en santé, Laura Létourneau et Dominique Pon, 2021 sera l’année du développement et de l'expérimentation de l’ENS, avant sa généralisation en 2022. Une phase pilote est prévue à partir de juillet 2021 pour environ 1,3 million de personnes.
Tout savoir sur le Dossier Medical Partagé (DMP) : https://www.justice.fr/fiche/dossier-medical-partage-dmp