En ce 31ème anniversaire « d’Octobre Rose », la Ligue contre le cancer déploiera, l’an prochain, une flotte de camionnettes pour aider au dépistage des femmes dans les territoires isolés.
Une enquête* inédite publiée par la Ligue contre le cancer à l’occasion d’Octobre Rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, révèle que près de 8 femmes sur 10 (77 %) sont favorables à ce que leur dépistage puisse avoir lieu dans des unités mobiles qui se déplaceraient sur leurs lieux de vie. Une incitation à rendre ce programme plus accessible « alors que 20 % d’entre elles disent renoncer à leur mammographie à cause d’un examen jugé trop contraignant », rappelle la Ligue.
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Alors, pour répondre à cette demande, face à un dépistage efficace sur le papier mais parfois éloigné de leurs besoins, l’association, créée en 1918, indique qu’elle déploiera une flotte de camionnettes afin d’aller vers les territoires isolés, courant 2026, dans le cadre de son programme « Au fil de la Ligue**», pour une nouvelle stratégie de dépistage auprès des pouvoirs publics. La Ligue souhaite que celui-ci soit plus personnalisé, plus équitable et mieux ciblé.
Changement de paradigme
La mise en place de ces futures unités mobiles constitue un véritable changement de paradigme pour le programme de dépistage organisé qui consiste à envoyer, tous les deux ans, à chaque femme de 50 à 74 ans (tranche d’âge présentant un risque accru de développer un cancer du sein) une invitation à réaliser une mammographie. Si cette invitation leur permet de pouvoir prendre un rendez-vous gratuitement, il ne leur est pas toujours simple de trouver un créneau dans leur emploi du temps.
Et pourtant, « détecté à temps, un cancer du sein se soigne dans 9 cas sur 10, preuve s’il en fallait que le dépistage organisé sauve des vies », rappelle Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer. L’association propose donc d’ajuster l’organisation du dépistage « aux contraintes de notre société pour le rendre plus accessible aux femmes, plus proche de leurs préoccupations, et plus adapté à leurs besoins afin de garantir dans la durée son rôle dans la prévention des cancers ».
« Aujourd’hui, les femmes doivent venir se faire dépister, et si demain le dépistage venait à elles ? », questionne Philippe Bergerot. Cette solution rendrait le dépistage encore plus universel et donc toujours plus utile, analyse-t-il.
* Enquête Ifop pour la Ligue contre le cancer menée auprès d’un échantillon de 1 000 femmes âgées de 50 à 74 ans qui ne sont pas à jour dans le dépistage organisé du cancer du sein. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 28 août 2025.
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Pr Jean-Yves Blay, Président d’Unicancer
« Le rendez-vous annuel d’Octobre Rose me paraît indispensable »

Pr Jean-Yves Blay : Je le pense, oui. Déjà c’est un événement qui existe depuis plusieurs années et qui est chaque fois marqué par une attention accrue à la fois du grand public et des médias. Donc c’est important. Surtout dans une situation où le dépistage du cancer du sein reste moins observé que ce que l’on souhaiterait dans notre pays. Faire ce rappel-là, chaque année, me parait ainsi indispensable. On a à peu près la moitié des femmes qui se font dépister à partir de 50 ans selon les règles de dépistage organisé. C’est quelque chose qui devrait être mieux suivi pour avoir un impact significatif. Donc le rappeler, c’est quelque chose qui a de la valeur.
Pr Jean-Yves Blay : Je ne le pense pas. Il est vrai qu’il y a eu ces dernières années une floraison des mois ou semaines ou jours consacrés à telle ou telle maladie. Mais à chaque fois, cela a le mérite d’attirer l’attention et je pense sincèrement qu’in fine, tout le monde en bénéficie. Je ne crois pas que ce soit délétère, bien au contraire.
Pr Jean-Yves Blay : L’idée de départ était assez simple : nous voulions développer des programmes de recherche entre des disciplines qui ne se parlent pas forcément au quotidien : biologie, mathématiques pour de la recherche clinique, dans le champ de la cancérologie bien sûr mais aussi dans ceux des maladies infectieuses ou cardiovasculaires… Ces liens entre les équipes de recherche nous permettent de monter des projets originaux et ambitieux.
* https://www.shape-med-lyon.fr/
Crédit photo : service communication du Centre Léon-Bérard.