« Bien qu’il soit difficile de connaître précisément les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évitées », la Cour a procédé à une évaluation globale de la valeur financière des médicaments non utilisés et jetés en ville, à partir des tonnages collectés par l’éco-organisme Cyclamed, expliquent les Sages de la rue Cambon dans leur rapport* sur « le bon usage des produits de santé », publié au mois de septembre.
À l’arrivée, la Cour des comptes aboutit, avec cette méthode de calcul, à une estimation comprise entre 561 millions d’euros et 1,735 milliard d’euros par an, selon que sont inclus ou non les médicaments les plus onéreux.
Gisements d’économies substantiels
En regard des gisements d’économies potentiels, les magistrats financiers recommandent, dans un premier temps, d’améliorer la connaissance des produits de santé jetés en réalisant, en ville, des études de caractérisation des déchets, et dans les établissements de santé, une remontée d’information centralisée. En parallèle, ces derniers suggèrent à la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) d’étendre le dispositif d’accompagnement de la prescription « à d’autres médicaments présentant un fort risque de mésusage que ceux pour lesquels il existe actuellement ». Et de renforcer le rôle des pharmaciens d’officines. Ces professionnels « peuvent en effet contribuer à réduire les dépenses de l’Assurance Maladie en substituant, lors de la dispensation, un médicament générique à un médicament de référence plus onéreux », diagnostique ainsi la Cour des comptes.
*https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-09/20250905-Bon-usage-des-produits-de-sante.pdf