Dr Patrick Vuattoux : Je suis heureux de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à penser que l’exercice pluripro fait partie des réponses, ou du moins constitue l’une des réponses principales aux tensions démographiques médicales et en santé. Les MSP sont une réponse essentielle aux problèmes d’accès aux soins et permet d’améliorer la qualité des soins et de l’offre en santé. L’organisation en MSP et le travail en équipe permet aux professionnels de santé de mieux faire face à tous les problèmes que nous avons devant nous et qui vont aller croissant du fait du vieillissement de la population et de l’accroissement des maladies chroniques.
Dr Patrick Vuattoux : Cela fait depuis 2007 que la définition a été donnée officiellement. Au tout début de l’aventure des MSP, nous n’étions qu’une petite vingtaine d’entités sur la France, là nous sommes plus de 2 800 structures MSP, dont 80% ont signé l’Accord Conventionnel Interprofessionnel avec l’Assurance maladie. C’est déjà pas mal.
Dr Patrick Vuattoux : Ce qui importe surtout, c’est que la dynamique aille dans le bon sens. Je suis convaincu, que c’est la bonne solution. D’abord parce qu’on a vu très tôt que le pluriprofessionnel, la coordination, l’équipe, c’était très attractif et garant d’une qualité de l’offre en santé. Il y a une vraie pérennité de l’offre de soins là où il y a une MSP qui joue le jeu du pluripro. Parce que, pour que cela fonctionne, il ne faut pas que ce soit trop médecin centré.
Dr Patrick Vuattoux : Il y a une partie des médecins généralistes pour qui la coopération et la délégation ne sont, spontanément, pas leur tasse de thé. Pourtant, quand ils se retrouvent à exercer dans une MSP, ils disent souvent : au niveau de mon équipe c’est différent, je travaille en confiance, on a des protocoles de collaboration.
Parce qu’au sein des équipes on a une confiance, qui s’appuie, de plus, sur une base scientifique aussi. Des protocoles de collaboration ont été élaborés, les délégations de tâches ne se font pas n’importe comment. Il y a des règles de sécurité, qui s’appuient sur des articles avec des niveaux de preuve suffisants, notamment des recommandations de la Haute autorité de santé.
Et ça répond à de réels besoins. Dans la vraie vie, quand vous avez des demandes de consultations non programmées, le médecin généraliste seul ne peut pas tout faire. Sauf à risquer un burn-out total si on ne change pas son approche et réaliser que l’infirmière, l’assistante médicale peuvent nous aider une fois qu’on a déterminé qui fait quoi. A partir de là, on optimise le temps médical. La réponse collective permet de relever les défis que seul on n’arrive pas à faire. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les jeunes sont attirés par l’exercice pluriprofessionnel.
Crédit photo : DR