Les étudiants en situation de handicap représentent 2,2 % de l’ensemble des inscrits dans l’enseignement supérieur public. En 2021, les filières santé et paramédicale en recensaient 3 755. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) a interrogé 582 étudiants en situation de handicap, ce qui représente près de 16% de l’ensemble de cette population.
Premier enseignement, les étudiants en situation de handicap expriment une forte anxiété quant à leur cursus dans les filières santé. Et ce, avant même l’entrée en première année. En effet, 63,2 % des répondants déclarent craindre que leur handicap ait un impact négatif sur leur réussite scolaire. Parmi les freins qui influent sur les choix d’orientation universitaire, l’étude de l’Anemf met en lumière la représentation que se font les futurs étudiants de leur nouvel environnement scolaire. Ainsi, un tiers d’entre eux ne pensaient pas possible de bénéficier d’adaptations dans le cadre de leurs études en santé.
Des référents handicaps peu identifiés
L’entrée dans l’enseignement supérieur est quant à elle marquée par un lot de désagréments non négligeables. En cause, le manque de visibilité des dispositifs d’aide. Ils existent bel et bien, mais sont inconnus de la plupart d’entre eux. 44,5 % des sondés estiment que les « référents » handicap ne sont pas clairement identifiés dans les facs ; 37,6 % estiment même que ces derniers sont inaccessibles.
Les stages posent aussi problème. Un tiers (32,9%) des étudiants en situation de handicap interrogés déclarent avoir bénéficié d’une adaptation de l’environnement universitaire pour pouvoir répondre à ses besoins spécifiques. Mais c’est trop peu, répond l’Anemf, d’autant que « les étudiants et étudiantes révèlent que la mise en place de leurs aménagements de stage n’est pas toujours honorée et est parfois refusée ».
Seuls face aux discriminations
Les étudiants en situation de handicap engagés dans des filières santé doivent, de plus, lutter contre des faits de discrimination. Ils sont 78,6 % à déclarer en avoir été victimes, sans pour autant les avoir signalées. Encore plus inquiétant : 85,6 % des étudiants victimes qui se sont fait connaître auprès des autorités compétentes n’ont pas vu de réels changements après leur déposition.
Pour mémoire, en 2022, le handicap était pour la sixième année consécutive le premier motif de discrimination en France. Il représentait 20 % des saisines du Défenseur des Droits.
* Enquête du 6 novembre 2023 au 3 février 2024, en collaboration avec huit autres fédérations médicales et paramédicales (Anep, Anepf, Anesf, Fnek, Fneo, Fnesi, Unaee, Unecd) et le mouvement national 100 % Handinamique : https://anemf.org/actualites-divers/parcours-des-etudiants-et-etudiantes-en-situation-de-handicap-dans-les-etudes-de-sante/#flipbook-df_7437/1/