Il s’agit d’un pas en avant, car jusqu’à présent, seules les fausses informations sur les vaccins étaient retirées. Avec néanmoins un bémol, puisqu’il fallait pour cela attendre une vérification par des autorités compétentes, comme l’OMS. De nombreuses publicités nocives passaient ainsi à travers les mailles du filet.
Deux associations très actives
Des chercheurs américains ont montré qu’avec un budget de 499$, un message antivax pouvait toucher jusqu’à 50.000 personnes. Grâce aux algorithmes, ces publicités visaient principalement les parents de jeunes enfants. Elles étaient conçues pour bousculer les indécis.
Deux petites associations antivax sont particulièrement virulentes :
- Children's Health Defense (ex-World Mercury Project) de Robert F. Kennedy Jr (189.000 followers sur Twitter).
- Et Stop Mandatory Vaccination (200.000 fans sur Facebook), de l’activiste Larry Cook.
Ces organisations mettent en avant certains ingrédients, entrant dans la composition du vaccin, comme l’aluminium, censés provoquer des maladies comme l’autisme.
Mais leurs attaques balayent un spectre plus large. Elles dénoncent aussi selon les cas la fluorisation de l’eau ou encore la 5G.
Et, elles accusent de conflits d’intérêt les promoteurs de la vaccination comme Bill Gates.
The Nation reports on conflicts of interest the Bill & Melinda Gates Foundation has in the quest for a COVID vaccine. Investments in companies developing vaccines put Gates in a position to potentially reap sizable financial gains from the COVID pandemic.https://t.co/vaaiMBWha8
— Children's Health Defense (@ChildrensHD) October 9, 2020
Un bon timing
La volte-face de Facebook vient à point nommé face au risque tant redouté d’une superposition de la grippe saisonnière et de la pandémie de Covid-19.
Concrètement, un utilisateur Français de Facebook qui fait une requête sur le mot « vaccin » reçoit désormais cette réponse.
img Facebook
Néanmoins, Facebook n’a pas poussé la logique jusqu’au bout car :
- Les membres du réseau social peuvent continuer à échanger des posts anti-vaccins avec d’autres membres.
- Et, les publicités à caractère de politique publique qui « s’opposent à la législation ou aux politiques gouvernementales en matière de vaccins » restent autorisées.
Le vaccin anti-Covid déjà critiqué
L’épidémie de Covid-19 a aussi nourri des thèses complotistes, comme la rumeur d’un projet d’implantation de puces RFID à l’insu des patients sous prétexte de vaccination.
Selon les enquêtes du Pew Research Center, seuls 51% des Américains se disent prêts à se vacciner contre le Covid-19, si cela était possible aujourd’hui. Ce chiffre a chuté de 21 points de mai à septembre. Les trois quarts des Américains pensent d’ailleurs qu’un vaccin contre le coronavirus sera mis sur le marché de manière précipitée.
Néanmoins, un sondage réalisé fin octobre par STAT et The Harris Poll a mis l’accent sur les avantages associés au vaccin anti-Covid. Il obtient donc un taux d’adhésion supérieur à d’autres enquêtes d’opinion.
- Les deux-tiers des Américains seraient prêts à se vacciner si le risque de contracter le coronavirus baisse de 75%.
- Et même 60% de la population se ferait aussi vacciner, si le risque chute de moitié.
Ceci est plutôt de bon augure, puisque le vaccin développé conjointement par Pfizer et BioNTech, et annoncé le 9 novembre, serait efficace à 90%. Cette nouvelle a été réalisée après les élections américaines, au grand dam de Donald Trump, qui l’espérait plus tôt.
En France, il existe une forte résistance à toute forme de vaccination. D’après un sondage réalisé le 10 et 11 novembre réalisé par Odoxa pour France Info, seul un Français sur deux se dit prêt à se faire vacciner contre le Covid-19. Les réponses varient avec l’âge : 34% chez les moins de 25 ans contre 58 % chez les 65 ans et plus. Enfin, 60% des Français déclarent être contre l'obligation de se faire vacciner.