En réponse à un appel à projets de l’ARS Bretagne, l’expérimentation Osys* (pour Orientation dans le système de soins) rassemble 50 pharmacies volontaires. Elles sont toutes situées dans des territoires bretons confrontés à une sous-densité médicale. Ces officines vont dispenser des médicaments, principalement d’automédication, dans le cas de pathologies courantes en soins primaires : diarrhée, céphalées, constipation, douleur pharyngée, piqure de tique…
Prendre en charge le premiers recours…
Dans le cadre de cette inédite consultation pharmaceutique, réalisée dans une zone respectant les conditions de confidentialité (et avec l’accord préalable du patient bien sûr), le pharmacien a pour mission d’assurer le « triage » suivant la description des symptômes. Il peut s’aider des arbres décisionnels fournis dans le cadre du projet.
Trois possibilités sont prévues par le protocole expérimental.
- Primo, le pharmacien dispense un médicament sans ordonnance et, si le patient le souhaite, transmet un compte-rendu au médecin traitant. Il rappelle ensuite le patient sous 3 jours, afin d’évaluer l’efficacité du traitement.
- Deuxio, il oriente le patient vers une consultation médicale, en cabinet ou en télémédecine, selon la disponibilité du médecin traitant.
- Tertio, en cas d’indisponibilité des cabinets de médecine générale, le pharmacien oriente vers un service de médecine de garde (SOS Médecins ou Maison Médicale de Garde) ou le Centre 15.
À noter que chaque entretien fait l’objet d’une fiche d’orientation, remplie par le pharmacien, afin de garantir la traçabilité des décisions.
… pour désengorger les urgences à l’hôpital
Le maillage géographique du réseau officinal devrait ainsi remédier au manque de médecins généralistes dans les déserts médicaux. En renforçant le rôle pivot du pharmacien dans le parcours de soin, avec une prise en charge rapide de soins primaires, le projet vise notamment à désengorger les services d’urgence hospitaliers, et à favoriser les coopérations entre médecins et pharmaciens. In fine, c’est l’efficience du système de santé qui est en jeu.
L’expérimentation, qui démarre ce mois de juin, va durer 2 ans. Un premier bilan intermédiaire est prévu fin 2022.
*Le projet Osys a été élaboré en concertation avec les URPS Pharmaciens et Médecins Libéraux de Bretagne, et avec le soutien du Conseil régional de l’Ordre des Pharmaciens et de la Société Francophone Scientifique des Pharmaciens d’Officine (SFS-PO).