En 2024, la dépense courante de santé au sens international (DCSi) s’élève à 333 milliards d’euros. Soit une progression de 3,6 % sur un an après +3,4 % en 2023, « ce qui est une des plus faibles progressions d’Europe », contextualise la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans cette édition 2025. Parmi les postes à croissance rapide, « les coûts de gestion du système de santé augmentent de 4,9 %, en particulier ceux des organismes complémentaires ». Si les dépenses de prévention progressent légèrement (+0,9 %), après avoir diminué de 50,4 % entre 2021 et 2023 avec la sortie progressive de la crise sanitaire, les dépenses de soins de longue durée ont quant à elles augmenté de 3,4 % entre 2023 et 2024.
255 milliards d’euros pour les soins et les biens médicaux
Principal agrégat de la dépense courante de santé, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) atteint, en 2024, 255 milliards d’euros. Cette dernière « regroupe les soins hospitaliers, les soins ambulatoires (soins en cabinet libéral, en centre de santé, activités techniques et auxiliaires) et les biens médicaux (médicaments et dispositifs médicaux) », rappelle la Drees.
Dans le détail, les soins hospitaliers représentent près de la moitié de la CSBM (47 %) soit 120,8 milliards d’euros ; ils progressent de 2,9 % en 2024 par rapport à 2023. Dans cet ensemble, l’hôpital public s’établit à 93,6 milliards d’euros (+2,6 %) et le secteur privé à 27,1 milliards d’euros (+4,0 %).
L’ambulatoire, près d’un tiers de la consommation de soins
Les soins ambulatoires, quant à eux représentent 31 % de la CSBM, et s’élèvent à 77,8 milliards d’euros. Ils progressent de 4,0 % en 2024, conséquence de la hausse des volumes de soins consommés en ville (+1,7 % sur un an). À noter que cette hausse de la consommation est plus marquée chez les spécialistes (+2,3 %) que chez les généralistes (0,4 %).
« La croissance des activités techniques et auxiliaires (+2,9 % globalement) est plus contrastée », analyse la Drees : l’imagerie est très dynamique (+7,8 %), tandis que la biologie recule un peu en valeur (-0,7 %), sous l’effet d’une baisse des tarifs sur les analyses et prélèvements, qui voient leurs prix baisser de 8,1 %, du fait du protocole pluriannuel prix/volume.
Un reste à charge parmi les plus bas d’Europe
Enfin, les dépenses de biens médicaux s’établissent à 56,2 milliards d’euros, dont 34,5 milliards d’euros de médicaments. Un résultat qui conduit l’organisme statistique à observer que « la consommation de médicaments est dynamique en valeur (+5,5 %), portée par les volumes (+7,3 %) ».
Reste qu’à l’arrivée, en 2024, la France se situe parmi les pays avec le plus faible reste à charge de l’Union européenne, derrière le Luxembourg et la Croatie, diagnostique la Drees. « Au total, le reste à charge des ménages sur le champ plus restreint de la CSBM s’établit en 2024 à 292 euros par habitant, après 276 euros en 2023 ».