D’après les chiffres dévoilés fin juin par l’Assurance maladie lors de la dernière commission paritaire nationale (qui réunit syndicats de professions de santé libéraux et les services de la Caisse nationale de l’assurance maladie), 3?112 contrats d’assistants médicaux ont été signés au 28 mai 2022 et 105 sont en cours de signature. Parmi ces contrats, dans le détail, 78 % ont été passés par des médecins généralistes, ce qui porte à 2?439 le nombre d’omnipraticiens ayant aujourd’hui un assistant médical, dont 502 nouveaux installés. Et même si l’objectif des 4?000 assistants médicaux en 2022 est encore loin d’être atteint, le nombre de contrats signés de ce dispositif imaginé par l’ancien directeur de la Cnam, Nicolas Revel, apparaît s’accélérer depuis le début de l’année, se réjouit l’Assurance maladie.
Trois ans déjà depuis sa création
Pour mémoire, l’accord concernant la création du métier d’assistant médical vise à améliorer l’accès aux soins ainsi que les conditions d’exercice des médecins libéraux tout en renforçant la qualité de la prise en charge des patients. Il est opérationnel depuis la rentrée 2019 et ambitionne d’apporter une solution destinée à libérer du temps médical aux médecins et prévoit qu’une aide financière puisse leur être versée par l’Assurance maladie pour faciliter l’embauche de ces assistants.
En contrepartie, ces médecins s’engagent à recevoir davantage de patients. « L’aide financière, pérenne et dégressive, peut concerner tout médecin installé en libéral, quelle que soit sa spécialité, dès lors qu’il exerce en secteur 1 (aux tarifs opposables) ou avec des tarifs maîtrisés (secteur 2 Optam / Optam-CO) et qu’il a un nombre de patients suffisant (…). Le niveau de financement varie selon la formule que choisit le médecin, finançant tout ou partie du salaire de l’assistant médical (1/3 temps, mi-temps ou temps plein). Son montant peut se situer entre 12 000 euros et 36 000 euros la première année », rappelle l’Assurance maladie.
Quelles sont les missions de l’assistant médical ?
C’est le médecin qui décide s’il veut être épaulé par un assistant médical et qui détermine les missions qu’il souhaite lui confier : soutien administratif, accompagnement de la consultation, organisation et coordination avec les autres acteurs de santé…
Concrètement, l’assistant médical peut ainsi prendre en charge trois types de missions :
- des tâches de nature administrative : accueil du patient, création et gestion de son dossier, recueil et enregistrement des informations administratives et médicales, accompagnement de la mise en place de la télémédecine au sein du cabinet ;
- la préparation et le déroulement de la consultation : aide à l’habillage, déshabillage, prise de constantes (prise de tension, pesée, taille), mise à jour du dossier du patient concernant les dépistages, vaccinations, recueil d’informations utiles sur les modes de vie pour alerter le médecin si nécessaire, délivrance des tests (test angine par exemple) et de kits de dépistage, préparation et aide à la réalisation d’actes techniques (pour un électrocardiogramme, par exemple) ;
- des missions d’organisation et de coordination : notamment avec les autres acteurs de santé. Il peut ainsi organiser un RDV avec un médecin spécialiste, avec un hôpital en prévision d’une admission mais aussi avec d’autres professionnels de santé comme une infirmière, un masseur-kinésithérapeute ou un sage-femme ou autre nécessaire pour assurer la prise en charge des patients, de plus en plus souvent atteints de pathologie chronique ou après une hospitalisation.
« En aucun cas, le poste d’assistant médical ne se substituera à d’autres professions de santé, intervenant dans la prise en charge des patients, il s’agit en effet d’une nouvelle fonction avec des missions propres », rappelle l’Assurance maladie.