Que deviennent les médicaments vétérinaires non utilisés puisque les pharmacies ne sont pas responsables de leur collecte ? Simple, ils suivent les circuits de récupération dédiés qui passent par les vétérinaires eux-mêmes. Ces derniers, ayant le devoir d’éliminer les déchets qu’ils produisent, font ainsi appel à des prestataires spécialisés.
Le plus connu d’entre eux ? Le dispositif Cyclavet, qui, en résumé, est aux médicaments à visée animale ce que Cyclamed est aux médicaments pour les humains. Pour un résultat final équivalent : tous ces produits pharmaceutiques, qu’ils soient non utilisés ou périmés, sont incinérés. La réglementation ne prévoit pas qu’ils puissent être donnés à des associations caritatives ou envoyés dans des pays dans le besoin.
Deux types de DAS (Déchets d’activités de soins)
Depuis 2009 pour être précis. C’est à cette date que l’Union Européenne a décidé, pour des soucis de clarté face aux problèmes posés par la vérification des dates de péremption, par le reconditionnement et surtout par l’absence de traçabilité, « que tout patient devait pouvoir bénéficier d’un médicament neuf et bien conservé », explique le DV Corinne Bisbarre, conseillère nationale ordinale de l’Ordre des vétérinaires, responsable de la Commission Gestion et prévention des risques.
Une règle qui concerne aussi les animaux de compagnie ou d’élevage donc. « Les Déchets d’Activités de Soins (DAS) que produisent les vétérinaires sont catégorisés selon les risques qu’ils représentent et sont triés dès leur production pour être éliminés par le bon circuit de traitement. On en distingue deux types. Les DAS non dangereux qui sont assimilables à des ordures ménagères et les déchets dangereux qui sont de trois ordres : les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI), les déchets d’activités de soins à risques chimiques et/ou toxiques (DRCT) et les déchets d’activités de soins à risques radioactifs », précise Corinne Bisbarre. L’institution ordinale a d’ailleurs édicté une fiche explicative1 sur les bonnes pratiques de tri.
Vétérinaires volontaires
Quant aux propriétaires d’animaux de compagnie qui se retrouveraient avec des Médicaments Non Utilisés (MNU) ou périmés à usage vétérinaire, la conduite à tenir est claire : si ces derniers ont été achetés en pharmacie humaine, ils suivent le circuit de destruction de celle-ci, et s’ils ont été délivrés par un vétérinaire, il convient de les rapporter chez celui-ci pour qu’ils soient éliminés correctement et surtout de ne pas les jeter à la poubelle ou dans les toilettes. « Afin de réduire les risques environnementaux et que ces médicaments ne se retrouvent pas dans les eaux usées par exemple mais aussi d’éviter de possibles accidents domestiques comme une intoxication », développe Corinne Bisbarre.
En tout, chaque année, ce sont environ 500 tonnes de déchets d’activités de soins qui sont collectés. Un tonnage qui, selon Cyclavet, se répartit de la façon suivante :
- 270 tonnes de DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés)
- 175 tonnes de fixateurs révélateurs
- 22 tonnes de MNU (médicaments non utilisés)
- 8 tonnes de films radiologiques
- 5 tonnes de CMR (substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction)