Inédit.
Coronavirus oblige, la quatorzième édition du rendez-vous annuel du CMGF (Congrès Médecine Générale France) a dû être repensée et faire preuve d’adaptation… Et d’innovation. « Nous avons un peu hésité au départ. Fallait-il décaler la date du congrès à la rentrée sans réelle certitude d’ailleurs qu’il pourrait se tenir à l’automne, avec toutes les interrogations qu’un tel report allait de facto entraîner sur les éditions suivantes. Nous avons finalement décidé, d’un commun accord avec les intervenants, les partenaires et nos supports logistiques de nous lancer dans l’aventure d’un congrès 100% numérique », explique le Dr Paul Frappé, président du Collège de la médecine générale.
"Très bons retours"
Avec quels résultats ? « Franchement très bons. Bien sûr il y a eu quelques couacs, mais dans l’ensemble, tout s’est très bien passé. Et nous n’avons pas été confrontés à notre crainte initiale de nous retrouver face à un congrès froid et neutre qui ne consisterait qu’à un enfilement de vidéos et à une succession de clics », s’enthousiasme le Dr Frappé. Qui en veut pour preuve le nombre de participants à ce congrès d’un format inédit. Quelque 4 000 médecins ont ainsi répondu présent, soit environ le même nombre que durant les éditions précédentes (4 500 participants en moyenne).
Mieux. Les généralistes ont continué à s’inscrire jusqu’à la dernière minute. « Ce rendez-vous virtuel a en effet enlevé les contraintes de réservation de train et d’hôtel, tout en permettant aux praticiens de pouvoir continuer leur activité dans leur cabinet et de choisir les tables rondes et les ateliers qui les intéressaient ». Et, autre avantage, ce e-congrès offre la possibilité à celles et ceux qui y sont inscrits de pouvoir consulter l’intégralité des interventions jusqu’au mois de décembre prochain.
Et demain ?
« Nous allons regarder si ce congrès à l’organisation si particulière, a attiré de nouvelles personnes et également de nouveaux profils de médecins », poursuit le Dr Paul Frappé qui estime que « l’avenir de ce type de réunions entre professionnels de santé, pourrait désormais passer par le deux-en-un. Rien ne remplace la convivialité inhérente aux rencontres physiques, mais le numérique peut apporter d’autres choses ». Une réelle forme de complément dont l’optimisation reste à construire.
« Cette crise du coronavirus, en matière d’organisation des salons et des congrès nous a fait gagner dix ans », analyse Céline Voinot, Overcome, qui a piloté ce passage du Congrès national de la médecine générale 2020 au virtuel. Il faut dire que ses équipes ont accompagné chacun des intervenants pour éventuellement lever le côté anxiogène d’un dispositif que beaucoup ne maîtrisaient pas. Interventions live ou pré-enregistrées, tous ont su s’adapter et ont surtout apprécié d’y retrouver la convivialité habituelle de « leur » congrès traditionnel.