Au 1er janvier 2025, on comptait près de 241 300 médecins en activité, soit une hausse de 1,7 % en un an et de près de 12 % depuis 2010. Cette augmentation est notamment liée à l’assouplissement du numerus clausus.
Féminisation et rajeunissement
Les femmes représentent aujourd’hui la moitié des médecins, contre 40 % en 2010. La tendance est encore plus marquée dans certains départements comme les Hauts-de-Seine, l’Isère ou les Yvelines, où le taux de féminisation dépasse 58 %.
L’âge moyen des médecins se maintient autour de 50 ans :
- la part des médecins de moins de 40 ans dépasse désormais 30 %, contre seulement 16 % en 2010.
- parallèlement, les plus de 60 ans, souvent actifs au-delà de l’âge de la retraite, représentent plus de 30 % des effectifs.
Le CNOM souligne que l’observation de l’âge moyen des médecins en activité par département au 1er janvier 2025 visualise une diagonale de l’Hexagone s’étendant du nord-est à l’intérieur du sud-ouest de la métropole, suivant ainsi la fameuse « diagonale du vide », un phénomène déjà bien identifié :
- Les départements dont les médecins sont les plus âgés sont l’Yonne, l’Indre et le Lot.
- A l’inverse, les départements les plus jeunes se situent principalement au nord-ouest de la métropole, à proximité de la façade Atlantique.
Une part croissante de diplômes étrangers
Au 1er janvier 2025 ce sont 32 829 médecins en activité qui ont obtenu leur diplôme à l’étranger, soit un bond de 114 % par rapport à 2010.
Les médecins diplômés à l’étranger sont majoritairement concentrés dans le Bassin parisien, notamment à Paris (2 431), dans le Val-de-Marne (1 278), le Nord (1 158) et le Val-d’Oise (1 116).
À l’inverse, leur présence reste modeste dans les départements d’outre-mer et en Corse.
Des diversités géographiques
Pour 100.000 habitants, les régions les mieux dotées en médecins en activité sont la Provence Alpes Côte d’Azur (426), l’Ile de France (391) et la Réunion (397).
A l’inverse, les régions Centre Val de Loire (264), la Guyane (272) et les Hauts-de-France (309) sont moins favorisées.
Le salariat gagne du terrain
L’exercice salarié séduit de plus en plus : 46 % des médecins ont choisi actuellement ce statut, contre un peu plus de 42 % pour le libéral exclusif (48 % en 2015).
Dans le détail, entre 2015 et 2025,
- l’effectif des médecins en activité ayant un statut libéral exclusif a diminué de près de 5 %
- tandis que celui des salariés a progressé de +18,8%
- et celui des mixtes de +17,4%.
Toutefois, l’activité libérale séduit toujours les généralistes (56 %). De leur côté, 59,6% des spécialistes médicaux en activité ont opté pour le salariat.
Vers une médecine de plus en plus spécialisée
Les généralistes ne représentent plus que 42 % des médecins en 2025 (contre 48 % en 2010), bien que leur nombre n’ait que légèrement baissé.
En effet, dans le même temps, les effectifs de spécialistes médicaux et chirurgicaux ont bondi de plus de 23 % représentant désormais respectivement 45 % et 12 % des praticiens.
Dans son Atlas de la démographie médicale 2025, le CNOM pointe trois risques liés à cette hyperspécialisation :
- la fragmentation des compétences. « Dans chaque discipline, il devient de plus en plus rare de trouver des praticiens capables de réaliser l’ensemble des actes de leur spécialité, chacun se concentrant sur un domaine restreint. »
- la multiplication des intervenants qui peut déboucher sur un parcours médical morcelé.
- l’aggravation des inégalités territoriales, ces « hyper spécialistes » étant inégalement répartis.
Pour aller plus loin :
Le rapport : https://www.conseil-national.medecin.fr/publications/actualites/publication-latlas-demographie-medicale-2025