Une étude récente pointe du doigt le fait que l’absentéisme dans les entreprises se situe à un niveau élevé. Elle met aussi pourtant en lumière que de plus en plus de personnes malades continuent à aller au travail.
Selon la récente étude* sur l’absentéisme réalisée par Malakoff Médéric Humanis, 44% des salariés sondés se sont vu prescrire au moins un arrêt de travail au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête (et même 16% deux arrêts ou plus).
Un phénomène qui pourrait s’amplifier avec le vieillissement de la population ou un éventuel recul de l’âge légal de la retraite.
Des motivations variées
Néanmoins, il ressort également que seuls 72% des salariés concernés ont intégralement respecté les consignes du médecin, contre encore 81% en 2016.
Dans le détail :
- 11% ne l’ont pris que partiellement,
- et 17% pas du tout.
Autre chiffre, 65% des salariés ont déjà travaillé alors qu’ils étaient malades au cours de 12 derniers mois, un chiffre qui monte à 72% pour les managers.
Plusieurs causes sont évoquées sur ce « présentéisme », plusieurs réponses étant possibles : le salarié déclare qu’il n’a pas l’habitude de se laisser aller (39%)
- 37% ne veulent pas être pénalisés par les jours de carence,
- 22% estiment que leurs tâches ne peuvent pas être déléguées,
- 21% ne souhaitent pas être débordés de travail à leur retour
Seule une minorité d’entre eux ont peur de perdre leur emploi ou de ne pas atteindre leurs objectifs.
Intervention du médecin traitant
7 fois sur 10, c’est le médecin traitant qui prescrit l’arrêt. Dans 17% des cas néanmoins, c’est un spécialiste qui intervient.
Les maux les plus fréquents constatés sont les suivants :
- Maladies ordinaires (36%), l’arrêt de travail étant dans ce cas assez court TMS (25%)
- Troubles psycho et épuisement professionnel (18%)
- Accidents / traumatisme (15%), qui peuvent générer des arrêts longs
Seuls 13% des arrêts ne sont liés qu’à un contexte professionnel.
Des entreprises un peu démunies
Les arrêts concernent souvent les mêmes collaborateurs :
- 36% des salariés arrêtés au cours des 12 derniers mois l’avaient déjà été dans l’année précédente. Avec une proportion plus importante chez les aidants, chez ceux ayant des enfants à charge, ceux sans jour de carence ou encore les Franciliens.
- 1 salarié absent au moins 3 fois dans l’année a 5 fois plus de chance de subir un arrêt maladie long l’année suivante.
Face à ces phénomènes, une firme sur deux dispose d’un tableau permettant de mesurer l’absentéisme. Mais seulement 25% d'entre elles ont mis en place des actions de prévention pour les salariés, comme le coaching sur le stress, la nutrition, le sport ou les addictions.
*Étude de perception IFOP pour Malakoff Médéric Humanis effectuée par Internet auprès d'un échantillon de 1.507 salariés et par téléphone auprès de 400 dirigeants/DRH d'entreprises du secteur privé.
Etude réalisée d'août à octobre 2019.