La moitié de la mortalité infantile concerne des enfants dont le décès a eu lieu moins d’une semaine après la naissance. Et un quart des décès survient entre 7 et 27 jours de vie. Au global, en 2021, la mortalité néonatale (décès avant 28 jours) a représenté 74%* de la mortalité infantile en France (décès avant le premier anniversaire). Ce taux était de 65% il y a 15 ans. Sur cette même période, le taux de mortalité néonatale est passé de 2,47 à 2,72 pour mille, soit une augmentation de 10%.
Au-delà du constat chiffré, réalisé par l’Insee dans une étude* publiée en juin 2023, il semble difficile d’affirmer les causes de cette évolution. Les rédacteurs de l’étude avancent néanmoins quelques pistes d’explication.
Piste n°1 : les progrès de la médecine néonatale
La hausse de la mortalité néonatale pourrait être due aux progrès médicaux. Des grands prématurés, qui seraient autrefois mort-nés, peuvent désormais survivre le temps de quelques heures, voire quelques jours. Ces cas viendraient donc peser sur le taux de la mortalité néonatale.
Piste n°2 : la hausse de l’âge de la maternité
L’étude évoque également une autre piste possible : la hausse de l’âge de la maternité. En effet, l’âge moyen des mères à la naissance de leur premier bébé est passé de 24 ans en 1974 à 31 ans en 2021. Plus les naissances sont tardives, plus elles deviennent à risque.
Piste n°3 : la précarité sociale
L’Insee mentionne également le fait que parmi les femmes qui accouchent, la proportion de personnes sans-abris s’accroît. C’est particulièrement le cas en Île-de-France.
Au-delà de la problématique des sans-abris, c’est la précarité sociale des femmes qui pourrait expliquer en partie le taux de mortalité néonatale, et plus largement de mortalité infantile. En Seine-Saint-Denis, l’un des territoires les plus pauvres de France, il atteint 5 pour mille, alors que la moyenne française est de 3,7 pour mille. L’Insee évoque la possibilité d’un lien avec « une moins bonne santé des mères et un moindre recours aux soins de santé ».
*Télécharger l’étude de l’Insee publiée en juin 2023 : Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne