Alors que les précédentes épidémies restaient cantonnées aux régions du sud et survenaient plus tard dans la saison, plusieurs foyers de transmission locale ont été recensés dès le début de l’été dans diverses régions : Grand Est (une première), Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse et Occitanie.
Début juillet, six départements étaient même déjà placés en alerte, face à une présence massive du moustique tigre.
Les autorités sanitaires ont réagi en intensifiant la surveillance et les actions de démoustication, couplées à des campagnes de sensibilisation à destination du grand public.
Deux portes d’entrée
Le virus du chikungunya se diffuse en France par deux voies :
- Les cas importés : des personnes contractent la maladie lors d’un séjour dans une zone endémique, puis développent les symptômes une fois revenues sur le territoire.
- Les cas autochtones : des personnes non voyageuses sont infectées localement par un moustique vecteur déjà présent en métropole.
Au 29 juillet 2025, 14 épisodes de transmission autochtone avaient été recensés (comportant entre 1 et 13 cas chacun), contre 867 cas importés depuis le début de l’année.
Symptômes et risques
Le chikungunya provoque principalement une fièvre soudaine, de violentes douleurs articulaires, des maux de tête, de la fatigue, ainsi que des éruptions cutanées. Bien qu’elle soit rarement mortelle, la maladie peut entraîner des formes graves, notamment chez les personnes âgées ou fragiles.
Il est essentiel de consulter un professionnel de santé en cas de symptômes après une piqûre de moustique et de se protéger contre de nouvelles piqûres pour limiter la transmission.
Les cas de chikungunya doivent être déclarés auprès des autorités sanitaires.
Prévention : les bons réflexes
Certains gestes peuvent permettre d’éviter les mauvaises surprises. Il est ainsi conseillé de porter des vêtements couvrants, d’utiliser des répulsifs et d’installer des moustiquaires.
Les eaux stagnantes autour de son domicile constituent par ailleurs des gîtes larvaires propices à la prolifération des moustiques. Il convient de les éliminer.
Pour aller plus loin, les chercheurs explorent plusieurs pistes comme :
- surveiller l’évolution et l’adaptation du moustique vecteur,
- développer des tests de diagnostic rapide,
- modéliser les risques de transmission locale
- et anticiper les zones à risque en fonction du climat.
Ces travaux sont notamment menés dans le cadre du projet EMA-Tigre (Émergence de Maladies vectorielles liées au moustique Tigre), qui s’attaque à plusieurs virus transmis par ces insectes.
La Réunion, toujours durement touchée
Sur l’île de La Réunion, particulièrement affectée, plus de 50 000 cas ont été recensés depuis début 2025.
Selon Santé publique France, 23 décès ont été confirmés comme liés au chikungunya depuis août 2024. 27 autres décès faisaient encore l’objet d’investigations en juin 2025.