Contraction de méta, qui veut dire transcendant, et d’universe, le métavers n’est pas une notion nouvelle, mais il figure l’avenir d’Internet à horizon 2030.
Voici ce que pourrez expérimenter dans le métavers :
- Vous aurez accès à un ensemble d'espaces virtuels interconnectés et dans lesquels différents utilisateurs partageront des expériences immersives en 3D et en temps réel.
- Et, via un seul avatar, il vous sera possible de changer d'espace virtuel avec la même facilité que de traverser la rue dans le monde physique.
- Ce sera un lieu où vous pourrez faire des rencontres, vous divertir, faire des achats, vous former et travailler.
- Pour accéder au métavers, vous aurez besoin de lunettes ou d’un casque de réalité virtuelle (VR) et d’un excellent débit Internet.
Si le métavers est encore en gestation, c’est l’univers du jeu vidéo qui s’en approche le plus aujourd’hui.
Faciliter l’apprentissage
Le métavers devrait bouleverser l’éducation. Dans l’univers médical, il faut observer ce qui se fait déjà dans la formation en réalité virtuelle pour en dessiner les contours.
Par exemple, l’entreprise rennaise Simango propose des modules en VR, qui reproduisent ce qui se passe dans les différents services d’un établissement de santé (bloc opératoire, réanimation, radioprotection, etc).
25 scénarios à l’hôpital numérique ont été développés. Et 10.000 personnes ont été formées en VR.
A terme, télémédecine, utilisation de la réalité augmentée en chirurgie, hypnose médicale via la VR, passeport de santé numérique, sont autant d’innovations qui devraient converger selon Simango vers un espace de données commun, où l’interopérabilité sera déterminante.
Un potentiel difficile à évaluer
Tous ces sujets commencent à émerger. L'Académie Nationale de Chirurgie a organisé en mars dernier une session sur le potentiel du métavers pour les jumeaux numériques pour les patients.
Pour elle, l’écart entre la réalité et la science-fiction se réduit. Le double virtuel permettra d’améliorer son diagnostic et/ou mieux préparer son intervention chirurgicale.
Néanmoins, elle appelle à la prudence : « Si ces nouveaux concepts génèrent une excitation bien légitime au regard des promesses et des espoirs suscités, il est important de les aborder avec explications et mesure pour éviter aux patients trop d’espoir ou d’attentes, tout en demeurant enthousiaste sur les avancées considérables de ces dernières années. »
Un risque addictif
Si le métavers apporte de nouveaux outils aux médecins, il va avoir aussi un impact sur la population.
Certaines applications seront bénéfiques pour la santé comme la possibilité de suivre des cours de gymnastique dans des conditions optimales avec un coach dans une salle de sport virtuelle.
Néanmoins, lorsque le contenu du métavers couvrira tous les besoins, certains utilisateurs pourraient y passer la quasi-totalité de leur vie numérique, soit plusieurs heures par jour.
Et, compte tenu de son caractère hyperréaliste et captivant, des addictions pourraient surgir avec des effets sur la santé mentale et la sédentarité. La protection des jeunes contre le harcèlement est aussi une question en suspens.
Selon un article récent d’Euronews, un désigner New-Yorkais a eu recours à un bureau virtuel, qui lui a permis d’améliorer sa productivité. Néanmoins, il a oublié de faire des pauses et a progressivement perdu la notion de l’espace et du temps. Chaque retour dans la réalité était selon lui comme une gifle. Il a fini par ne plus voir le soleil et par manquer de vitamine C.
Selon les spécialistes, plus de 20 millions d’emplois dans le monde utiliseront la réalité augmentée ou la VR en 2030.