Marion Da Ros Poli : Tout à fait. C’est déjà un honneur d’être élue présidente, mais encore plus pour cette année anniversaire. Soixante ans de représentation et de combats syndicaux, soixante ans de projets… Cela prouve qu’on a toujours notre place dans le monde syndical étudiant et au-delà. On continue à ouvrir le chemin pour les prochains représentants, comme nos prédécesseurs l’on fait avant nous.
Marion Da Ros Poli : Dès ce début septembre, nous présenterons, avec la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), notre enquête annuelle sur la précarité des étudiants. Cette année encore, les chiffres le prouvent, le coût de la rentrée en quatrième année de médecine augmente. C’est une difficile réalité pour les étudiants, que nous combattons au quotidien et qui n’est toujours pas prise en compte. Certaines de nos demandes datent de 2018.
Marion Da Ros Poli : La principale concerne la demande de revalorisation de l’indemnité de garde et de nos rémunérations dans le cadre des stages à l’hôpital, qui concerne les étudiants, de la quatrième à la sixième année de médecine. Nous demandons le passage de la bourse que nous percevons à douze mois, donc une année entière, et pas seulement sur dix mois comme c’est le cas actuellement. Parce que durant l’été, nos stages continuent et les frais liés à la vie courante, le loyer ne s’arrêtent pas non plus. Cet arrêt du versement de notre bourse durant la période estivale est véritablement compliqué à vivre pour les étudiants. Aucun étudiant ne doit choisir entre se nourrir, se soigner et étudier.
Marion Da Ros Poli : L’année dernière, notre enquête sur cette problématique spécifique a montré des chiffres alarmants. Et malgré le fait que la santé mentale ait été désignée « Grande cause nationale 2025 » par le gouvernement, très peu de choses sont mises en place sur le terrain. On essaye, à notre échelle, de faire avancer les choses, mais c’est difficile sans être vraiment entendu par les pouvoirs publics. Pourtant c’est une réalité : la santé mentale des étudiants, en médecine comme ailleurs, se dégrade.
Marion Da Ros Poli : Complètement. On a commencé à travailler avec ce gouvernement, donc avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Avec le renouvellement et le départ de ses membres, les sujets qui nous concernent seront de facto mis en stand-by. C’est quelque chose que nous accueillons avec beaucoup de réserves mais, en même temps, sans être inquiets plus qu’il ne le faut.
Marion Da Ros Poli : (Sourires) Pour le moment c’est plutôt la médecine générale. J’avoue que j’ai un peu de mal à me projeter dans une spécialité surspécialisée, si je puis dire. J’avoue que je suis un peu touche-à-tout et la médecine générale me conviendrait sans doute davantage. Cela dit, je ne me ferme aucune porte. Durant mon externat, peut-être que j’aurai une révélation, un coup de cœur pour une autre spécialité.