Le manque d'activité physique et la sédentarité sont deux facteurs de risque de nombreuses maladies non transmissibles. « Le suivi régulier de ces comportements au sein de la population générale est nécessaire pour évaluer leur impact sanitaire et adapter les politiques de prévention aux besoins de la population », rappelle Santé publique France dans son Baromètre sur les prévalences nationales et régionales de l’activité physique et de la sédentarité des adultes publié le 11 juin dernier. Ce dernier porte sur les données 2021.
Pour mémoire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 150 à 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique d’intensité soutenue, ou une combinaison des deux. Il est aussi préconisé du renforcement musculaire au moins deux fois par semaine. Qu’en est-il de l’observance française ?
La Bretagne en tête
Selon l’étude de Santé publique France, en 2021, 73% des hommes et 59% des femmes atteignaient les recommandations en matière d'activité physique. Quant à la prévalence d'atteinte des recommandations complémentaires de renforcement musculaire, elle était de 31% chez les hommes et de 20% chez les femmes. Plus d'un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures par jour en position assise et la prévalence d'un temps écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39%.
Pour autant, ces chiffres révèlent des inégalités importantes entre les régions. Ainsi, la Bretagne et l’Occitanie se classent en tête du classement avec une fréquence d’activité physique significativement supérieure au niveau national. 78,9 % des Bretons et 77,2 % des Occitans atteignent les recommandations de l’OMS en matière d'activité physique. Une première place que les chercheurs de Santé publique France expliquent, données de l’Insee à l’appui, par des indicateurs sociaux « très favorables », notamment le « taux de chômage le plus faible, niveau de vie médian élevé, taux de pauvreté parmi les plus faibles ». A contrario, l’Île-de-France et les Hauts-de-France sont en queue de peloton. Dans cette dernière région, seuls 69,2 % des hommes et 54,8 % des femmes atteignent le niveau recommandé par l’OMS en matière d’activité physique.
Le chômage, facteur aggravant pour les hommes
A noter que les disparités ne sont pas que d’ordre géographique. La bonne observance des recommandations d’activité physique est aussi liée au sexe, à l’âge, au niveau de diplôme et à la situation professionnelle.
Ainsi, pour les hommes, le fait d’être au chômage diminue leur activité physique.
Tandis que pour les femmes, c’est la vie de famille qui réduit leur activité, observe Santé publique France. Qui conseille cependant d’analyser ces résultats avec précaution. Si les chiffres permettent de mieux se rendre compte des disparités dans le pays, les limites de l’étude sont aussi à prendre en considération puisque celle-ci est basée sur des questionnaires et se heurte donc à certains biais, précisent les auteurs du rapport.
* http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2024/12/2024_12_1.html