Les soins non programmés représentent une part significative de l’activité des médecins généralistes libéraux. Une étude de la Drees* publiée en janvier dernier s’est penchée sur la question. Plus de 3000 médecins ont répondu à ce questionnaire.
La notion de soins non programmés correspond aux demandes de consultation, quel qu’en soit la raison, pour le jour même ou le lendemain, adressées aux médecins généralistes pendant les horaires d’ouverture de leurs cabinets.
Un taux élevé de prise en charge
D’après le Panel d’observation des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale, 82% des médecins généralistes ont mis en place une organisation au quotidien qui leur permet de dispenser les soins non programmés. Concrètement, certains d’entre eux proposent, par exemple, des plages de consultations sans rendez-vous. C’est le cas au moins une fois par semaine pour 45 % d’entre eux.
Ces demandes non programmées représentent plus de 30% de l’activité d’une semaine ordinaire pour 4 médecins généralistes sur 10.
- 28% des généralistes garantissent même à la totalité des demandes de soins non programmés,
- et 45% à plus de la moitié.
Néanmoins, les consultations de dernière minute chutent à moins de 10% du nombre de visites total chez 1 médecin sur 10.
Pour ce type de demandes, le médecin généraliste accorde plus souvent une consultation le jour même lorsqu’il s’agit de patients dont il est le médecin traitant. Les consultations non programmées durent en moyenne 16 minutes, ce qui est plus court qu’une visite programmée (18 minutes).
La Drees a également fait le point sur les cabinets médicaux. Plus de la moitié d’entre eux offrent une prise en charge des soins non programmés en permanence. Seuls 4% des cabinets ne sont pas organisés pour le faire.
Une situation contrastée en fonction du profil du professionnel de santé
Le Panel a pu aussi mettre en évidence que le fait d’offrir ce service présente certaines caractéristiques :
- Les médecins qui y répondent sont souvent plus âgés. Et, ils exercent plus fréquemment au sein d’un cabinet regroupant 1 à 2 médecins en équivalent temps plein, avec un volume d’activité plus élevé.
- A l’opposé, ceux qui sont « médecin traitant » d’une vaste patientèle le proposent moins souvent. La Dress indique qu’ils assurent sans doute un volume important de suivi chronique.
- Ceux ayant des enfants en bas âge, ceux disposant d’un secrétariat et ceux situés dans des déserts médicaux figurent également en retrait.
Le renvoi vers d'autres professionnels de santé
Lorsqu'ils ne peuvent répondre aux demandes de rendez-vous de dernière minute, un peu plus de la moitié des médecins généralistes réorientent les patients vers le secteur libéral (dont ceux faisant partie de la même structure) et un quart vers les urgences ou les services d'aide médicale urgente (Samu).
*Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques