Certains assureurs cherchent à influencer leurs clients en matière de santé. Qu’ont-ils commencé à mettre en place ?
Selon une étude réalisée par ReMark dans 16 pays, de plus en plus d’assurés expriment des attentes élevées auprès de leurs assureurs, qu’il s’agisse de santé ou de réduction du stress.
Discovery, un assureur sud-africain, a été un pionnier dans l’assurance comportementale.
Tout part d’un questionnaire que remplissent ses futurs assurés. Il porte sur leur mode de vie. Ce document permet à Discovery d’établir un programme individuel, visant par exemple à améliorer leur alimentation.
Si l’assuré respecte ses recommandations, il obtient des récompenses, comme une baisse de sa prime d’assurance, des bons de réduction (salles de sport, nourriture bio, agence de voyage). Le système est déclaratif, mais l’assuré peut porter un objet connecté, comme un bracelet, qui enregistre ses efforts.
Ce programme, baptisé Vitality, s’applique aussi aux maladies psychiques, via des activités qui favorisent le sommeil, des techniques de pleine conscience ainsi qu’un numéro d’appel en cas d’anxiété.

Ce concept qui joue sur les comportements a aussi été décliné à l’international via des partenariats de Discovery avec des assureurs locaux.
Par exemple, Vitality a été adapté aux Etats-Unis par John Hancock pour les patients atteints de diabète de type 2, une population qui a parfois du mal à s’assurer. Outre un programme de réduction des risques, via par exemple l’activité physique, les services proposés comprennent également la publication de magazines d’informations ou encore des webinars.
Des résultats probants
D’après Discovery, les adeptes de Vitality tombent moins malades que la moyenne. Et ils vont moins souvent à l’hôpital.
Les études dévoilent des éléments positifs
- Les porteurs de la montre connectée ont augmenté d’un tiers leur activité physique. Et ce durablement (source : Apple Watch Study).
- Incités par des prix plus attractifs, les assurés ont consommé environ 9% de plus de produits sains, comme des fruits et légumes et 7% de moins de produits déconseillés, en particulier les plus sucrés.
- En 2017, il a aussi été constaté une baisse du pourcentage de masse grasse chez les personnes obèses en Afrique du Sud engagées dans le programme Vitality.
Les bénéfices d’une activité adaptée
Si les assureurs ont compris qu’une sédentarité excessive peut provoquer des maladies graves, ce qui leur coûte cher, le sport a aussi des vertus curatives.
En France, depuis un décret de janvier 2016, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Cette prescription est prévue dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée (ALD).
Quelques mutuelles ont pris des dispositions pour rembourser tout ou partie du « sport sur ordonnance », mais l’une d’entre elle a été victime de son succès.
En effet, une mutuelle avait signé l’an dernier un partenariat avec une société spécialisée dans l’activité physique adaptée (APA), dédié aux malades relevant du régime ALD ou aux victimes d’un accident corporel dans les cas d’une atteinte à l’intégrité physique et psychique (AIPP) supérieure ou égale à 20%.
Néanmoins, cette expérimentation a été suspendue début janvier, le temps d’en réaliser un bilan, son coût s’étant révélé plus élevé que prévu pour la mutuelle.