Tout part d’un paradoxe
Née à Angers en 2015, Envie Autonomie l’exprime très bien.
Alors que par manque d’argent, des milliers de personnes renoncent à s’équiper en aides techniques médicales nécessaires à la compensation du handicap ou de la perte d’autonomie (fauteuils roulants, verticalisateurs, matériel d’aide à l’hygiène, etc.), un volume significatif de matériel médical moisit dans des remises, voire est purement et simplement jeté à la décharge.
S’inspirant d’autres modèles, concernant des produits grands-publics comme les smartphones, certaines entreprises solidaires comme Envie Autonomie ont imaginé des solutions autour de l’ « économie circulaire » :
- La collecte d’aides techniques inutilisées auprès des EHPAD, hôpitaux, particuliers. Il peut s’agir de fauteuils roulants, manuels ou électriques, lits médicalisés, chaises de douche, etc.
- La remise en état d’usage de ces aides techniques, quand c’est possible, dans le cadre d’un processus rigoureux de reconditionnement et d’aseptisation. Ces opérations sont effectuées par des salariés en parcours d’insertion socio-professionnelle encadrés par des techniciens expérimentés.
- La vente ou la location de ces aides techniques à des prix solidaires. Et assortis d’une garantie de 2 ans.
- L’allongement de la durée d’usage des aides techniques via : la réparation, la maintenance, et la vente de pièces détachées de réemploi.

Une logique non lucrative
Preuve d’un grand professionnalisme, la SCIC Envie Autonomie vient de signer le premier contrat à impact social « économie circulaire ». Elle va ainsi bénéficier d’un financement de près de 5 millions d’euros.
Son but est de générer un effet boule de neige :
- La création de 204 emplois dont 95 contrats de travail en parcours d’insertion,
- Le recyclage de 4.038 tonnes d’équipements,
- Ainsi que l’économie de 1.628 tonnes de matières premières
- Et de 13.907 tonnes de CO? .
Un cadre légal favorable
La loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, qui visait en particulier à supprimer les emballages en plastique à usage unique, comporte aussi un volet médical :
- elle autorise en effet les établissements de santé à conclure avec les acteurs de la filière de distribution des conventions sur le sort du matériel médical usagé.
- les équipements dont ils comptent se défaire sont cédés à titre gratuit à une ou plusieurs associations et structures de l’économie sociale et solidaire, dont au moins l’un des objets est de reconditionner ce matériel en développant des activités de préparation à la réutilisation et au réemploi.
Mais, les acteurs de la filière s’impatientent : le décret d’application n’est toujours pas sorti.
Pour aller plus loin : Qu’est-ce qu’une aide technique ? Selon la définition du Code de l’action sociale et des familles, c’est « tout instrument, équipement ou système technique adapté ou spécialement conçu pour compenser une limitation d’activité rencontrée par une personne du fait de son handicap, acquis ou loué par la personne handicapée pour son usage personnel. ». Visiter Le « bon coin du CHU de Toulouse » |