Congrès de l’ISNAR-IMG, au menu : les conditions de travail des internes en médecine générale
Le traditionnel congrès annuel de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-Img) s’est tenu à Saint-Etienne fin février. Et a reçu, à l’occasion de cette 21ème édition, deux invités de marque, en la personne du président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), le Pr Vincent Renard, et du tout nouveau ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran.
Au menu des discussions : la question de l’emploi du temps et des conditions de travail des internes en médecine générale (IMG), notamment lorsque ces derniers sont en stage à l’hôpital. Chiffres à l’appui. En effet, le Pr Renard a dévoilé les premiers résultats d’une grande enquête nationale s’appuyant sur plus de 2 000 réponses d’IMG sur leur "emploi du temps" en formation.
Surcharge de travail
Ainsi, les futurs médecins généralistes passent en moyenne 9,54 demi-journées hebdomadaires en stage. Pour mémoire, les textes réglementaires prévoient que les internes en médecine générale passent chaque semaine :
- 8 demi-journées en stage
- une demi-journée à la faculté
- une demi-journée pour leur travail personnel
Si, avec une moyenne de 7,88 demi-journées par semaine de stage l’ambulatoire respecte la réglementation, l’hôpital, lui, affole les compteurs puisque le temps de travail hebdomadaire moyen des IMG y atteint 10,44 demi-journées. Un chiffre qui cache par ailleurs de fortes disparités régionales. A l’arrivée, il n’est donc pas surprenant qu’un gros tiers des internes interrogés (37%) qualifient leur charge de travail comme allant de « lourde à très lourde ».
Engagement ministériel
Cette réalité, le nouveau ministre de la Solidarité et de la Santé qui, pour son premier déplacement et son premier discours avait donc choisi le congrès des internes en médecine générale, a assuré l’avoir entendue. Olivier Véran s’est en effet engagé sur plusieurs questions.
- Le non-respect du temps de travail hebdomadaire de 48 heures pour les internes tout d’abord, qui « n’est plus acceptable, il y a eu trop de drames »
C’est en ce sens que le ministre s’est dit prêt à engager des sanctions financières contre les établissements qui n'appliqueraient pas la législation - La comptabilisation des demi-gardes, qui seront désormais rémunérées
- La prime perçue par les internes qui réalisent des stages en zone sous-dense, elle devrait passer de 200 à 300 euros brut par mois
- En matière de liberté d’installation le nouveau locataire de l’avenue de Ségur a assuré aux quelque 700 congressistes présents qu’il s’opposera « à tous ceux qui prônent la coercition à l’installation ».
« Nous avons bien sûr été honorés par sa visite. Mais cela ne nous empêchera pas d’être hyper-vigilants sur la traduction concrète de ses propos. Surtout en matière de respect du temps de travail. En plus du risque accru de tragédies individuelles qui peuvent culminer au suicide, un interne épuisé ne peut pas prendre convenablement en charge les patients », analyse le porte-parole de l’Isnar, Matthieu Thomazo.