Je suis médecin généraliste de formation et médecin-conseil depuis 2008. En 2005, lors de mon internat en médecine générale, il y avait la possibilité de faire un stage d'une semaine au service médicale de l'Assurance Maladie. C'est ainsi que j'ai pu faire une première découverte du métier de médecin-conseil et de ses missions.
Après une expérience de trois ans en médecine libérale, j'avais toujours en tête ce stage qui m'avait plu. Je suis très attachée à l'Assurance Maladie en tant qu'institution et à sa place au sein du système de soins français.
Je trouve que nous pouvons être très fiers de notre système de soins qui ne serait pas possible sans l'Assurance Maladie. J'avais envie d'apporter ma contribution à cette institution et j'étais attirée par trois valeurs : solidarité, universalité mais aussi la responsabilité qui va avec. Parce que pour pouvoir garantir les soins à ceux qui en ont besoin, il faut aussi être vigilant collectivement sur "le juste soin au juste coût".
Cela reste toujours un métier assez peu connu, et comme tous les métiers que l'on connaît mal, il y a des préjugés. Mais maintenant, nous sommes de plus en plus en contact, intuitu personae, avec le terrain, tant avec les acteurs du monde hospitalier que libéral. En outre, le métier a aussi évolué depuis que je suis en poste.
Quand je suis entrée à l'Assurance Maladie en 2008, j'étais sur des missions de contrôle de prestations pour les assurés avec des contacts avec les médecins centrés sur nos décisions. Désormais, nous menons beaucoup d'actions d'accompagnement des professionnels de santé basées sur la co-gestion de cas concrets de leur patientèle (arrêts de travail, dépistage de l'insuffisance rénale, antibiorésistance...). J'ai ensuite travaillé à la région pendant trois ans sur la mise en place des services en santé comme SOPHIA* et PRADO**. Une expérience très enrichissante, parce que la mise en place de ces programmes innovants ne pouvait se faire sans les professions libérales, les associations de patients ou les hôpitaux.
Je suis responsable de l'échelon local du Val d'Oise. Là encore, c'est un autre métier où j'ai découvert la gestion d'équipe, la construction de partenariats de manière stratégique avec l'ARS, les directeurs d'établissement, les Ordres départementaux des professionnels de santé, les collectivités locales. Nous accompagnons également les MSP (maisons de santé pluriprofessionnelles) et les CPTS (communautés professionnelles territoriales en santé) pour les aider à construire leurs projets de santé, de manière à ce qu'ils répondent aux enjeux de santé publique et aux critères de financement. Il y a donc aussi une dimension de connaissance locale qui est passionnante. J'invite d'ailleurs mes confrères en exercice à venir en faire l'expérience au cours d'une journée d'immersion pour découvrir la diversité de nos missions.
* Sophia est le service d'accompagnement des malades chroniques de l'Assurance Maladie. Il aide les patients à mieux connaître leur maladie (asthme, diabète) et à adapter leurs habitudes.
** Prado, service d'accompagnement du retour à domicile.
Description métier
Depuis 2019, il n'est plus nécessaire d'effectuer un concours pour devenir médecin-conseil. La formation des praticiens-conseils est une formation de 6 mois organisée en partenariat avec la Caisse nationale d'Assurance maladie et l'EN3S (école nationale supérieure de la sécurité sociale).
Elle vise à former des médecins-conseils qui exerceront, en sortie de formation, des activités spécifiques selon le type de cursus suivi.
- Médecins-conseils (cursus régime général/Assurance Maladie) : ils accompagnent l'évolution des pratiques des professionnels de santé et des assurés. Ils participents à la structuration des soins dans les territoires pour répondre aux enjeux de santé publique et de maîtrise des dépenses.
- Médecins-conseils (cursus agence régionale de santé) : ils contribuent, grâce à la transversalité et à la territorialisation des politiques régionales de santé, à une synergie de tous les acteurs des territoires. Ils contribuent également au développement d'une vision globale de la santé et au décloisonnement des parcours de santé, tout en assurant qualité, efficience et sécurité de la prise en charge et de l'accompagnement dans le système de santé.
Conditions d'accès et grille de salaire :
La formation s'adresse aux titulaires :
- du diplôme d'Etat de docteur en médecine,
- d'un diplôme, certificat ou titre exigé, pour les candidats ressortissants d'un Etat membre de l'Union Européenne, en application de l'article L.4131-1 du Code de la Santé Publique,
- d'une autorisation individuelle d'exercice prévue par l'article L.4111-2 du code de la Santé Publique pour les candidats ressortissants d'un Etats tiers.
Propos recueillis par François Petty
Crédit photo : DRSM Ile-de-France