Samedi 17 octobre, l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), la Fédération européenne des sections locales de l’IASP (EFIC) et l'OMS célebreront la Journée mondiale contre la douleur. A ce titre La Médicale vous propose un dossier complet sur l'évaluation de la douleur et les différents outils existants.
Le patient est le mieux placé pour évaluer sa douleur. Cependant, l'hétéro évaluation de la douleur s’impose dans certaines situations, par exemple pour un patient qui présente des troubles cognitifs très sévères.
Les méthodes d’évaluation de la douleur par le patient
Il existe trois principaux outils d’auto-évaluation de la douleur.
L’échelle numérique
Elle consiste à demander au patient de noter sa douleur de zéro (absence de douleur) à 10 (douleur maximum imaginable). La présentation des consignes se doit d’être la plus neutre possible, sans inciter le patient à se souvenir de douleurs passées.
L’échelle visuelle analogique
Elle implique d'utiliser une réglette à deux faces. Sur une des faces, le patient est invité à déplacer un curseur sur une ligne tracée entre deux annotations indiquées aux extrémités : « absence de douleur » et « douleur maximale imaginable ». L’autre face, tournée vers le soignant, présente une échelle en correspondance, qui est graduée de 0 à 10 (parfois de 0 à 100). Grâce à sa nature visuelle, cette méthode est très facile à comprendre pour le patient. Elle a aussi l’avantage de nécessiter peu d’explications de la part du soignant, ce qui permet de limiter l’influence éventuelle des propos du soignant sur l’évaluation de la douleur.
L'échelle verbale simple
Elle propose de décrire l’intensité de la douleur selon une échelle de 4 ou 5 niveaux. Moins précise que les deux autres méthodes, cette échelle d’évaluation de la douleur est néanmoins appréciée pour sa rapidité et sa simplicité.
Le choix entre ses différents moyens d’évaluation de la douleur repose non seulement sur une éventuelle préférence du soignant, mais également selon le patient et le contexte.
En complément des indications fournies par l’évaluation de la douleur, le soignant utilise d’autres éléments cliniques comme les modifications cardio-vasculaires (tachycardie et variations de fréquence par exemple) et respiratoires (tachypnée et variations d'amplitude par exemple), sachant que celles-ci peuvent être la conséquence d'autres causes que la douleur.
L’hétéro évaluation de la douleur chez la personne âgée
Si le patient est dans l’incapacité d’évaluer lui-même sa douleur, en particulier chez les personnes âgées, le soignant a plusieurs méthodes à sa disposition.
L’échelle Doloplus 2
Elle est fréquemment utilisée pour les patients âgés atteints de troubles cognitifs ou dans l’incapacité de communiquer verbalement. Elle comporte 10 items répartis en trois sous-groupes (somatique, psychomoteur, psychosocial). Cette grille d’évaluation de la douleur a la particularité de devoir être pratiquée en équipe.
L’échelle comportementale de la personne âgée
Elle implique deux temps de cotation, d’abord au repos puis pendant les soins. Elle comporte 8 items, parmi lesquels l’expression du visage, la position spontanée, la relation à autrui ou encore les plaintes pendant les soins.
L'échelle Algoplus
Elle comporte une dizaine d’items répartis en 5 catégories (visage, regard, plaintes, corps, comportement général). Dans la plupart des cas, elle permet d’évaluer la douleur du patient en moins d’une minute.
L’évaluation de la douleur en pédiatrie
Un enfant a la capacité d’exprimer sa douleur à partir de l’âge de trois ou quatre ans. Il peut l’évaluer selon trois niveaux (un peu, beaucoup ou très mal) ou bien selon une échelle de visages présentant des expressions faciales plus ou moins crispées (échelle de Wong-Baker, échelle des visages de Bieri, échelle de Oucher). À partir de 5/6 ans, on peut utiliser l’échelle visuelle analogique ; et à partir de 7 ans, l’échelle numérique.
Pour les enfants âgés de moins de 3 ou 4 ans, l’hétéro évaluation de la douleur est indispensable. Il existe de nombreuses grilles d'observation spécifiques, à choisir selon les objectifs de l’évaluation de la douleur (aigüe, chronique, pendant un soin...). Pour les bébés jusqu’à 18 mois, l’HAS recommande le Neonatal Facial Coding System (NFCS) qui comporte 10 items, dont 4 sont prépondérants : sourcils froncés, paupières serrées, sillon naso-labial accentué et bouche ouverte. On citera également l’échelle Children's Hospital of Eastern Ontario Pain Scale (CHEOPS) qui est actuellement la plus utilisée chez le jeune enfant pour évaluer la douleur aigüe, notamment en post-opératoire et dans le contexte de l’urgence.
Comme pour les adultes, les informations physiologiques permettent d'objectiver la douleur. Chez l’enfant, c’est la fréquence cardiaque qui est l’indicateur le plus utilisé.
Pour aller plus loin |