Chaque année, la DREES publie un rapport très documenté sur les établissements de santé. La dernière édition, qui porte sur 2017, couvre la France métropolitaine et les départements et régions d’outre-mer. Quelles sont les grandes tendances ?
Entre 2013 et 2017, le nombre d’établissements de santé, appelés dans le rapport « entités géographiques », a diminué régulièrement sous l’effet des réorganisations. Ce recul a concerné notamment les anciens hôpitaux locaux, ainsi que les établissements de soins de longue durée (SLD).
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Entités |
Nombre de lits |
Nombre de places |
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2013 |
2017 |
2013 |
2017 |
2013 |
2017 |
Total |
3.192 |
3.046 (-4,5%) |
413.206 |
399.865 (-3,2%) |
71.942 |
75.452 (+4,9%) |
Secteur public |
1.458 |
1.364 |
256.957 |
246.395 |
41.794 |
42.385 |
Secteur privé |
72 |
680 |
58.241 |
56.482 |
12.903 |
13.882 |
Secteur privé à
but non lucratif |
1.022 |
1.002 |
98.008 |
96.988 |
17.245 |
19.185 |
De 2013 à 2017, le nombre de lits a baissé de 69.000 unités pour revenir à 400.000. En court séjour (MCO), les innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux, notamment en anesthésie, ont accompagné ce mouvement.
La croissance des capacités d’accueil en hospitalisation partielle ralentit depuis 2013, sauf en SSR, où elle progresse depuis plus de 10 ans (cf. graph 2), en particulier pour la réadaptation fonctionnelle.
Dans le même temps, le nombre de séjours en hospitalisation complète, hors USLD, est globalement stable. L’hospitalisation partielle représente aujourd’hui 58% des interventions, alors que les pouvoirs publics visent le cap des 70% en 2022.
Les 300 établissements qui recourent l’hospitalisation à domicile (HAD) ont réalisé 5,2 millions de journées. Ils ont une capacité de prendre en charge simultanément 17.500 patients.
Embouteillage aux urgences
Les passages aux urgences augmentent d’environ de 3,5% par an depuis l'année 1996. Plus de 700 structures ont comptabilisé 21,4 millions de passages, et le secteur privé représente 18% de la capacité d’accueil. Si une structure d’accueil d’urgence reçoit en moyenne plus de 30.000 patients par an, 23% des structures d’urgence traitent en fait 45% du trafic, ce qui génère des tensions.
Différences de salaire
Le rapport de la DREES, qui recense l’ensemble des salaires moyens en 2016 dans la profession, catégorie par catégorie, montre qu’il existe toujours un plafond de verre. Même en tenant compte des structures par âge et par emploi, il existe un écart de 7% entre la rémunération des femmes et des hommes dans le secteur public. L'information n’est pas disponible pour le secteur privé.
Des rentabilités inégales
Tous les établissements de santé n'ont pas des situations financières comparables :
- Le secteur public est toujours déficitaire en 2017 (-743 M€) et réduit ses investissements. La proportion d’hôpitaux publics dans le rouge progresse, à 59%, contre 46% en 2016.
- Les cliniques privées affichent un chiffre d’affaires global de 15 Mds€, sur lequel elles dégagent une rentabilité moyenne de 3,5%. Néanmoins, 22% des cliniques sont déficitaires.
- De leur côté, les Espic sont redevenus rentables en 2017 pour la première fois depuis 2008. Leur désendettement se poursuit.
Le rapport de la DREES comprend de nombreuses autres données : naissances, qualité des soins et la sécurité du patient, salaires moyens, etc.